Pierre-Gilles CHAUSSONNET  "Petites fantaisies militaires" /: Jean ARNAUD "Rêves de plomb"

Pierre-Gilles CHAUSSONNET “Petites fantaisies militaires” /: Jean ARNAUD “Rêves de plomb”

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Voil deux plasticiens qui se sont trouvés : Pierre-Gilles Chaussonnet et Jean Arnaud refusent collatéralement d’éroder leur âme ; menant encore une bataille insensée pour que les choses incarnent du sens, ils glissent des références sous insouciance. On dirait que toi, le premier mercenaire, tu jouerais avec tes filles soldat dans des théâtres miniatures ; usinant avec de solides biceps mais aussi avec des super pouvoirs dans ta tête qui vise la perversité d’une propagande parfois nécessaire pour sauver les gentils ; quant toi, le capitaine, tu observerais les cycles et les siècles en saisissant avec ta géniale sixième antenne et tes mains directement reliées tes visions, les esprits de la faune et des éléments, même si les grands caparaçonnés t’ont dit que c’étaient des foutaises ! Pendant ce temps, moi je serais une voyageuse téléportée dans votre hypervaisseau pour tenter d’expliquer que vous avez choisi l’art parce que c’est certainement ce qu’il y avait de mieux faire dans ce monde qui tourne court ! Et les gens comprendraient que c’est vous qui voyez juste. Peut-être qu’on pourrait suggérer que les Petites fantaisies militaires (qui se signent du code sans voyelle “CHSSNNT”) sont une marche contre la connerie et la vulgarité, des “rétroboîtes” paradoxalement esthétiques dans l’armurerie des horreurs de l’humanité ? Elles en rabaissent l’échine malgré l’estime qu’on porte sa multitude d’inventions. Comme dans “Le Rêve d’un soldat” (court-métrage de 1995 réalisé par Alexandre Sokourov), le spectateur rentre dans une mise en doute où les champs poétiques et belliqueux s’interpénètrent en créant un décalage. Peut-être devrait-on chuchoter travers l’œilleton, que les Souffles et les variations de rhinos de Jean Arnaud ne sont beaux que pour ceux qui sont également armés d’une sensibilité en plis et replis ? Il y a du plomb dans l’air des bouées qui n’ont sauvé que les traces. Le grand Rhinocéros veille, impassible nos regards rivetés sur notre sauvagerie : il sait bien qu’on ferait peu cas dans notre frénésie “ d’un quelconque périssodactyle qui vient de passer tout fait par hasard, devant nous ? Un quadrupède stupide qui ne mérite même pas qu’on en parle ! Et féroce en plus… Et qui a disparu aussi, qui n’existe plus. On ne va pas se préoccuper d’un animal qui n’existe pas. Parlons d’autre chose, mon cher Jean, parlons d’autre chose, les sujets de conversation ne manquent pas… “* Alors, une exposition mettant en commun leurs égarements afin qu’on en prenne pour notre grade serait drôlement chouette. On l’organiserait au printemps dans une ville au nom qui rigole et qui rassemblerait plein de barjots prêts croire de telles perles d’histoire et de culture… Marika Nanquette-Querette * Extrait de la pièce Rhinocéros d’Eugène Ionesco, Gallimard, 1959.

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