Permanent Marker #4 | Émile Couture | correspondances

Cette exposition témoigne de ma recherche personnelle portant sur le code informatique, ses enjeux, sa nature
et sa portée poétique. Pour traiter des questions que ce sujet inspire, j’ai choisi le médium artistique. Utilisant le
code informatique comme matériau et comme médium, les quatre oeuvres présentées proposent une introduction
à une approche singulière du langage numérique. Laissons pour un temps de côté le fonctionnalisme du code et
intéressons nous à sa portée philosophique, poétique et plastique.
Dans «Inerte, vivant, conscient» le code est traité comme un objet poétique, redéfinissant sa fonction, et proposant
un échappatoire face à ses contraintes grammaticales et syntaxiques parfois écrasantes. Cette pièce questionne
également la pérennité des données numériques et leur ancrage dans le monde physique.
«Manifeste pour le Glitch» met en relief la dualité et le rapport au langage qu’entretiennent les images numériques.
Cette pièce est le témoignage d’un processus appelé Databending qui consiste dans la modification des données
informatiques qui constituent les images numériques. Cette série de livres indéchiffrables interroge la notion de
langage et la relation entre l’homme et la machine.
«Extraction» montre le rapport d’échelle entre les informations stockées par l’ordinateur pour afficher une image et
l’image elle même. Chacune d’elle est directement tirée de Google Streetview et mise à l’échelle 1:1 en mesurant
depuis le logiciel. L’espace virtuel coexiste dans le format avec l’espace actuel, montrant les deux faces d’un même
pièce.
«Kinétopologie» est un travail sur l’espace. Partant du vide, l’espace se construit progressivement, croisements de
lignes et de points laissés là par les visiteurs et témoins de leurs déplacements. Aucune connexion n’est possible
entre les différents acteurs de cette genèse numérique, pourtant l’espace vit et se transforme. Cette pièce traite du
jeu en ligne, du réseau, d’Internet, et dans un renversement total, ne présente comme façade que ce qui est bien
souvent caché derrière l’interface, une succession de traces et de coordonnées.