Partition # mai 2014

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Aurélie définit sa photographie sur le modèle de l’image classique, soit la peinture comme un lieu iconique situé forte distance de tout référent. Ses choix de composi- tions privilégient la force constructive des éléments architecturaux – murs, pylônes, lignes téléphoniques et électriques, toitures, fenêtres et ouvertures, surfaces écraniques -, redevable en ce sens l’héritage d’une conception spatiale ancienne, celle que Piero della Francesca mit en oeuvre au cours du quattrocento unifiant dans un même lieu l’effort de la raison et la sensibilité de l’esprit. L’espace photographié, pas plus que l’espace peint dans l’oeuvre du maître italien n’est un décor, il est ici paysage indéfini quasi monochrome ou bâtiment(s) dont la dialectique intérieur/extérieur s’impose autant au sein d’une même image que de l’une l’autre. En outre, aucun échappatoire visuel ne nous détourne de la réalité de l’image en tant qu’espace plan. Pour autant la question de l’illusion n’est pas évincée. Son immanence se révèle dans l’objet image – dans lequel nous incluons ces dispositifs tridimensionnels qui, intervenant dans l’espace réel modifient notre rapport l’image, mais aussi la perception de toute image – lieu la fois de déplacement et de production de sens. L , interviennent les jeux en miroirs – recours aux polyptiques, la lumière constructrice dans l’image elle-même, la lumière réelle traversant les surfaces translucides des vitrophanies 3 – dans lesquels le corps fragile de l’humain est livré au monde construit par l’homme. Ce sont autant sa vulnérabilité que sa force que saisit le pouvoir du photographique chez Aurélie Pétrel, pourtant détail infime presque insignifiant, mais qui dans l’ordre de l’image, devient figural en particulier par l’action de la couleur, qui au-del de structurer l’espace, amène de subtiles relations entre les éléments en présence. Lorsqu’elle est matérialisée dans un plan opaque, elle est un écran de projection au sens littéral du terme, lorsqu’elle agit en transparence, elle inverse le rapport au sujet, le repoussant l’intérieur de l’image. Elle est matière homogène lorsque Aurélie traite du feuillage comme d’un espace organisé : infinité des détails et des nuances comme autant d’effets de texture. L’artiste renou- velle ainsi l’expérience du banal photographique par un juste regard qui sait combien la lumière corrompt toute forme. En privilégiant la frontalité, la tentation du récit est évincée au profit d’une réflexion sur ce qu’est l’image

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