migration transitoire

« Il était une fois. Petit garçon, je jouais avec un ami dans un terrain vague. Le soir approchait, le soleil était déjà très bas sur l’horizon, lorsqu’il me regarda et me dit, d’un air grave mais serein : “Il est temps d’y aller.”

Sur le moment, encore euphorique, je compris qu’il fallait simplement rentrer chacun chez soi, et je pris ses mots au pied de la lettre.
Ce n’est que le lendemain, lorsque je revins seul sur le terrain, que je réalisai, dans le silence de son absence, qu’il parlait en réalité de l’appel de la route.
Il était probablement déjà loin, en chemin vers une destination, une région qui m’était inconnue… »

La sédentarisation n’est qu’une illusion.
Au-delà des mers et de la ligne d’horizon, le besoin de se déplacer pour se découvrir, à travers autrui – animal ou végétal –, à travers l’ailleurs, est un besoin vital.

À la lisière du bois, sur le littoral charentais, Louis Coiffard Dulac sculpte, taille, grave, compose avec les différentes matières qui l’entourent, dans le but de raconter des histoires.
Souhaitant être, et faire, le lien entre différentes générations, il se fait l’oreille et les mains à l’écoute et au service du Vivant.

Entre sculpture et gravure, Il invente de nouvelles formes de fables.