Loire III

Loire III

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Exposition “Loire” III , les dessins à l’encre de Chine.
A Kodulinna Maja, Tallinn , Estonie.
Adresse: Gümnaasiumi 3, Vieille Ville de Tallinn.

Du 7 février au 31 mars 2024
Lundi, mercredi vendredi de 11h à 18h
Jeudi de 15h à 18h
Samedi et dimanche de 11H à 16h

La dessinatrice Ene Jakobi donne la parole aux poètes et aux écrivains pour comprendre la Loire et avec elle, aussi la France:

“/… la France: “pays équilibré”. Ce qui ne veut pas dire “pays dénué de passion”, car alors la France serait inhumaine; cela ne veut pas dire:” pays bien sage et de toute sécurité”, car songez aux inondations soudaines de ce fleuve à l’air endormi! Cela veut dire que, parmi toutes les choses extrêmes que conçoit fatalement l’humanité active, inquiète ou délirante, la France fluctuante, divisée, déchirée en îlots comme la Loire, arrive toujours à se faire un lit, vaste et aisé, et où tout homme, de quelque origine qu’il soit, se repose, rêve, pense et dort- un peu mieux qu’ailleurs” – René Boylesve (1867-1926) , La Touraine 1923

“On a beaucoup trop venté la Loire et la Touraine… Une eau jaune et large, des rives plates, des peupliers partout, voilà la Loire. Le peuplier est le seul arbre qui soit bête…. Il y a pour mon esprit je ne sais quelle ineffaçable ressemblance entre un paysage composé de peupliers et une tragédie écrite en vers alexandrins. Le peuplier est, comme l’alexandrin, une des formes classiques de l’ennui.” – Victor Hugo , juillet 1843

« La tragédie en alexandrins, c’est la Loire; le drame de cape et d’épées avec ses accessoires pittoresques, ce sont les monts, les neiges éternelles, les précipices, les solfatares, l’Océan, les Planètes, que sais-je encore! C’est Hugo, Hugo avait toutes les raisons possibles de ne point aimer la Loire. » René Boylesve

“On n’a pas de droit de parler de la Loire comme d’un autre fleuve. Quand les ingénieurs ont eu la prétention d’y toucher, ils s’y sont enlisés. Comment faire sentir à leur orgueil de spécialistes que la Loire n’est pas seulement l’eau? La Loire est fait pour le plaisir, celui des sens, celui de l’esprit. Il faut l’admirer, la louer, l’aimer; il ne faut pas dire qu’on la comprend. La Loire est belle, et la beauté est un secret.” – René Benjamin (1885-1948) , L’homme à la recherche de son âme (1943)

“De temps en temps, un nuage se forme ou se déforme. Un autre, que je ne vois pas, passe devant le soleil. Alors, il se répand une lumière plus froide, mais sans tristesse, une lumière d’âge historiques, une lumière « d’anciennes dynasties. »” Jules Romains (1885-1972) , La Guirlande des années (1941)

“C’est un fleuve très capricieux, que l’on voit parfois s’assécher et exhiber le spectacle cru de son lit: défaut majeur, assurément , pour un fleuve censé donner de l’allure aux lieux qu’il arrose. Mais je parle de la Loire telle que je l’ai vue la dernière fois: pleine, tranquille et forte, coulant lentement en amples courbes et réfléchissant la moitié de la lumière du ciel. Il ne saurait rien exister de plus beau hormis le spectacle de son cours ainsi qu’il apparaît du haut de remparts et des terrasses d’Amboise.” – Henri James, Un petit tour en France, ( 1884)

« Peut-on même, les yeux fermés, dire « Blois! » sans être ébloui? Là commence l’enchantement. Là, la route comme le train, venant de Paris, tombe sur la Loire. Mon Dieu, vous pouvez l’avoir vue cent fois, la surprise reste aussi vive de lui découvrir tant de beauté! Ce n’est pas la lumière triomphante du Midi. Celle de la Loire en son éclat reste douce et fine partout. On pense dans cette lumière aux plus ravissantes femmes de jadis et de nos jours. » René Benjamin, L’homme à la recherche de son âme (1943)

“…/ C’est bien là Blois, mon Blois à moi, ma ville lumineuse. Car la première impression de l’arrivée m’est restée. Blois est pour moi radieux. Je ne vois que Blois dans le soleil levant.” – Victor Hugo, Actes et paroles, II ( pendant l’exil 1864)

“L’amour infini, sans autre aliment qu’un objet à peine entrevu dont mon âme était remplie, je le trouvais exprimé par ce long ruban d’eau qui ruisselle au soleil entre deux rives vertes, par ces lignes de peupliers qui partent de leurs dentelles mobiles ce val d’amour, par les bois de chênes qui s’avancent entre les vignobles sur des coteaux que la rivière arrondit toujours différemment, et par ces horizons estompés qui fuient en se contrarient.” – Honoré de Balzac ( 1799-1850) , Le Lys dans la vallée ( De Tours à Saché) / ( 1835)

« Si vous avez traversé, dans le mois d’été, la belle Touraine, vous aurez longtemps suivi la Loire paisible avec enchantement, vous aurez regretté de ne pouvoir déterminer, entre les deux rives, celle où vous choisirez votre demeure, pour y oublier les hommes auprès d’un être aimé. » Alfred de Vigny , Cinq-Mars (1826)

“D’un mamelon proche de là
Descendait un grand et fort courant;
L’eau était claire et si froide
Qu’un puits ou une fontaine;
Un peu moins abondante que la Seine
Mais plus large.
Je n’avais jamais vu
Ce fleuve si parfait.” Jean de Meung ( ca 1240-1305), Le roman de la Rose )

“Le travail d’Ene, c’est un récit de vie, le partage d’une expérience sensible et spirituelle. À travers une grande virtuosité et maîtrise des techniques et médiums empruntés , Ene Jakobi révèle au monde ses sensations intérieures. Et pourtant, pourtant, au travers de ces dessins de édifices historiques et religieux, Ene s’attaque à nos icônes et à nos images les plus persistantes: nos représentations pénibles

L’œuvre de l’artiste est d’ailleurs habitée par cette conscience: une conscience humaine et artistique. Elle nous plonge dans ses longues promenades au fil des villes et villages de France que selon elle, “chacun doit visiter avant de mourir”. Les promenades d’une rêveuse solitaire qui a pourtant bien les pieds sur Terre. À la différence de Rousseau, Ene dit sans dire et immerge le spectateur dans une aventure humaine, celle de sa vie, celle de la nôtre, celle que nous connaissons tous et dont nous sommes imprégnés.

On peut ainsi percevoir dans son travail, une capacité à tisser des liens entre les images du monde et de l’esprit.
Ces dessins offrent également une expérience hors du temps au regardeur en donnant l’impression que le temps s’est arrêté. L’atmosphère mystérieuse qui y règne renforce ce sentiment de suspension dans un moment figé, créant une expérience immersive pour le spectateur. En somme, ces dessins sont une invitation à explorer les limites de notre perception et à questionner notre interprétation du monde.” – Camille Sauer

Dessin sur l’affiche:
“Tour de l’Horloge à Beaugency”, Ene Jakobi, Beaugnecy 2020-2021 , 42×30 cm, encre de Chine sru papier

Remerciements: Tiina Mägi, Killu Mägi, Jaakop Ivask, Kaie Kal, Aino Jakobi, librairie Le Chat qui dort à Beaugency, l’offcie de tourisme à Beaugency, Grand Hôtel de l’Abbey à Beaugnecy, Tribunal du commerce à Tours, Le relais Louis XI à Meung-sur-Loire, la commune de Germigny-des-Prés, le restaurant Amour Blanc à Blois, restaurant La Table d’à Côté à Ardon

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