La Châsse de Rustha Luna Pozzi-Escot

La Châsse de Rustha Luna Pozzi-Escot

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LA CHÂSSE

RÜSTHA LUNA POZZI-ESCOT

Exposition itinérante dans la galerie Tinbox mobile pour l’Été Métropolitain 2013, sur la Communauté Urbaine de Bordeaux, dans le cadre du projet Tinbox Mobile On Tour.

Du 15 juin au 27 septembre 2013

Programme : www.galerie-tinbox.com

Autoportrait de l’artiste en châsse de chasse amoureuse

Depuis quelques années, une petite boîte en forme de cabine téléphonique londonienne de 2 mètres de haut, 2 de façade et un 1 de large, une Tinbox pour le dire avec les mots de sa créatrice Nadia Russell, apparaît ici ou l dans la ville de Bordeaux. Cette Tinbox est une châsse. Non plus cette imposante châsse de bronze ou d’or en forme de sarcophage ou « fierte », dans laquelle le Moyen Âge chrétien exposait les reliques de ses saints et rois fondateurs, mais une « tinchâsse » mobile qui prend les couleurs…des œuvres d’art qu’elle présente dans des lieux sensibles ou insolites. À chaque époque ses châsses symboliques. Le monde religieux ou idéologique aimait les châsses majestueuses et grandiloquentes propres aimanter des foules de fidèles ; le monde de l’art, lui, préfère les tinchâsses au design discret et spectaculaire, propres attirer des petits groupes d’amateurs et flâneurs. La tinchâsse mobile de Nadia Russel symbolise admirablement l’air oxymorique de notre temps.

Cet été 2013, la Tinbox prend la couleur rouge vermillon, car elle présente une œuvre de l’artiste franco-péruvienne Rustha Luna Pozzi-Escot, consacrée une chasse amoureuse. L’histoire de l’art et de la littérature, qu’on pense aux mille figures de Cupidon jouant avec son carquois, s’est toujours plu nous donner voir que les flèches du chasseur ressemblent, s’y méprendre, celles d’Eros qui, elles-mêmes, ne vont pas sans celles de Thanatos ; et qu’il arrive même souvent que le chasseur devienne, qu’on pense aux mille figures d’Actéon dévoré par ses propres chiens ou de Narcisse se noyant au « terme pur de sa course », la proie de celle qu’il croyait surprendre. C’est dans cette histoire immémoriale de châsse-reliquaire et de chasse amoureuse que s’inscrit l’œuvre de Rustha Luna Pozzi-Escot.

Si l’artiste a plusieurs cordes son arc, elle excelle dans l’art du tissage. Son installation prend la forme d’un autoportrait en cinq fragments de son corps moulé et tissé de fils rouges. Aux murs sont accrochés, comme des reliques, mais aussi des trophées et des vanités rouges vermillon d’amour, son portrait aux longs bois de cerf, son sein en bouclier transpercé de flèches et sa main en heurtoir de porte. Au sol, une paire de chaussures noires talons aiguilles semble avoir quitté le film éponyme d’Almodovar pour accompagner le corps étêté, tronqué mais glorieux de l’artiste métamorphosé en tapis pour un nouveau voyage.

Loin de se figer en prière devant la châsse-reliquaire de ses pères fondateurs, le visiteur tourne autour de la Tinbox rouge. Le vent se lève !…les franges des fragments du pentacle vermillent tout éblouies, ouvertes toutes les métamorphoses.

Bernard Lafargue

Critique d’art, rédacteur en chef de Figures de l’art, professeur d’esthétique et d’histoire de l’art l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux 3.

http://www.lagence-creative.com/

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