Farah Atassi

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Espaces-temps synthétiques et flottants, les œuvres de Farah Atassi décrivent des mondes autonomes, au singulier pouvoir de fascination.

Marquée ses débuts par l’esthétique de la ruine, l’artiste commence peindre une série d’intérieurs désertés, tirés de photos de maisons communautaires russes, ainsi que des lieux en état d’abandon, de déréliction. Conceptuel, son travail se distingue par une restructuration de l’espace: des grands volumes souvent approchés par l’angle, oscillant entre l’hyper construction et la coulure, des distorsions d’échelles troublantes, et une belle réflexion menée sur l’objet mobilier.

Peu peu, l’artiste concentre ses recherches sur la célébration des utopies modernistes, dans des compositions figuratives traitées comme des dispositifs scéniques : ainsi naît la série des Workshop, qui multiplient les références, les citations et les indices mis en abîme. Si les clins d’œil aux pionniers de l’abstraction confirment les préoccupations géométriques de l’artiste, ils traduisent aussi sa volonté de toujours rapprocher architecture et peinture, dans un processus d’épure déj présent dans les Architectones de Malevitch.

Plus complexes et moins narratives, les dernières toiles de l’artiste continuent de penser l’espace, via l’exploration du motif décoratif et la maquette d’architecture. Son intérêt pour le motif géométrique (ou la forme simple) l’amène systématiser l’utilisation de la grille dans le processus même de composition, puis ouvrir progressivement le travail la question de l’ornement.

Inspirée par l’esthétique des Nibelungen de Fritz Lang, la série Tabou, témoigne de ces nouvelles recherches formelles et confronte le modernisme — la ligne pure du Bauhaus — l’ornement folklorique. L’artiste semble vouloir orchestrer la cohérence dans la contradiction : symétrie faussée, effets de miroir trompeurs, point de fuite décentré, ses toiles récentes installent un display tout en décrochements, alliant rigueur et accidents canalisés, une scène mentale conçue pour des objets hybrides, usines naines, immeubles miniatures, ou entassement de maisons-jouets..

Dans la lignée d’artistes précurseurs qui ont introduit des éléments des arts appliqués, de l’artisanat et de l’art populaire dans l’art moderne, Farah Atassi déploie ailleurs de surprenants motifs, d’inspiration orientale. Reproduites de manière systématique sur toute la surface de la toile, sans centre, ces formes sculptent, plient et déplient des espaces proches de mystérieux théâtres d’objets, en équilibre entre abstraction et figuration, planéité et perspective illusionniste marquée.

Ces toutes dernières recherches seront particulièrement l’honneur dans l’exposition présentée par le Grand Café, qui proposera un généreux parcours dans l’univers de l’artiste travers une douzaine de toiles comme autant de micro-univers cérébraux.

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