Être une fleur II bis

Être une fleur II bis

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“Être une fleur” II bis à l’Ambassade d’Estonie
du 20 avril au 17 mai 2023

se visite su rdv en écrivant à l’attachée culturelle Mme Eike Eller:
eike.eller@mfa.ee

L’exposition organisée dans le cadre du Printemps du dessin et en collaboration avec la médiathèque de l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP).

L’inauguration de l’exposition le 20 avril 2023 de 18h à 20h .

L’exposition au sein de la médiathèque aura lieu du 9 mai au 9 juin 2023.
Avec un financement du Centre-Inter Médiathèques/CFDC/APHP et le soutien de la DRAC Ile de France

Sur l’affiche: “No 12 “Sandrine Navarro II. Pericallis cruenta”, détail

Aquarelle sur papier, 50×65 cm, Paris 2020

“Être une fleur”, dessins Ene Jakobi, texte Camille Sauer

Tandis que les natures mortes du XVII/XVIIIème siècle mettaient en lumière les relations complexes qu’entretenaient l’individu avec la vie et la mort, le projet d’œuvre de l’artiste Ene Jakobi intitulé “Être une fleur”, témoigne d’une lutte de la vie avec la vie elle-même.

En partant d’une discipline interdite dans les années 90 au sein des Beaux-arts, Ene va s’adonner à l’illustration botanique afin de transgresser les règles d’un naturalisme attaché à la vérité scientifique.

De cet interdit, Ene va se saisir des plantes afin d’y exprimer des états d’âmes. C’est ainsi qu’elle va dessiner aux crayons de couleurs, des végétaux avec une très grande minutie. Il ne s’agit pas seulement d’être fidèle à la réalité, il s’agit de capter la relation complexe qui la lie à cette plante.

Aussi, rien de plus évident pour elle que de croiser la vie d’une plante avec celle d’un artiste. En faisant un parallèle avec le statut d’artiste, le profil chimique d’une plante est souvent unique. Les comportements des plantes sont définis comme des réponses morphologiques et physiologiques rapides aux événements, dans le cadre du temps de vie d’un individu. Les plantes s’adaptent aussi par beaucoup de traits défensifs en réponse à l’hétérogénéité de l’environnement dans l’espace et dans le temps.

C’est ainsi qu’Ene dessine des plantes sur le vif et sans jamais porter atteinte à leur environnement naturel. Bien que vivantes, les plantes semblent exister dans un entre-deux. Une sorte d’état de veille entre le sommeil et le plein état de conscience. Puis se mêle à la fragilité et l’état mouvant de la plante, la souffrance de l’artiste: Quelle a été ta principale souffrance? demande Ene à l’artiste.

De sa confession, l’artiste choisira une plante. Ene retranscrira de son côté les propos de l’artiste au dos de la toile sélectionnée par l’artiste. Chaque toile portera ainsi le nom de l’artiste interrogé: Kaie Kal, Elo Masing, Odile Gheysens, Fanny Cohen Moreau… Comme si la plante avait un pouvoir de guérison. De la souffrance, la plante, tel un remède, en fera ressortir une forme de pulsion de vie.

Quand une plante est en état de stress, endommagée ou menacée, son profil volatil change. C’est ainsi qu’Éné par le biais de sa série d’œuvres, nous pousse à imaginer les plantes non seulement comme des individus, mais comme des individus co-évoluant continuellement avec et dans des relations environnementales changeantes qui elles-mêmes sont en train d’évoluer de manières complexes. Et si l’artiste avait cette capacité à se métamorphoser, à s’adapter? Et si l’artiste avait plus de ressources qu’un individu ordinaire?

Les plantes ne sont en aucune façon des êtres isolés dans une externalité qui serait configurée comme externe ou étrangère. Ces observations qui nous poussent à reconnaître la possibilité que les plantes soient des singularités complexes, nous conduisent également à nous interroger sur le statut de l’artiste au sein de son écosystème. Un écosystème redoutable et parfois redouté par l’artiste lui-même.

L’œuvre d’Ene, c’est une promesse à la vie, une promesse à soi et la volonté de se réparer et de se libérer de ses vieux démons par le pouvoir des plantes. Tantôt fragiles, tantôt toxiques, les plantes nous confrontent à une certaine image du sublime. Un sublime contemporain tel que repris par l’historien Nicolas Bourriaud et qui définit la beauté naturelle comme un état qui nous déstabilise et qui dérègle nos facultés perceptives. Une nature bien vivante mais menaçante donc. Menaçante pour qui? La nature à la fois humaine et artistique nous le dira.”

….

Remerciements: M l’ambassadeur Lembit Uibo, l’attachée culturelle Mme Eike Eller, Consul général Mme Margot Endjärv, M Sverre Laanjärv, Mme Ingrid Raudsepp, Mme Mylène Ueda, Mme Morgan Le Visage, Mme Amandine Rezki , M Jean-François Kerzivic, Pr Elie Mousseaux, M Tonino Verrechia, Mme Flavia Raddavero, Mme Sandrine Navarro, Mme Fanny Cohen-Moreau (Passion Médiévistes) , Mme Fabinne Gallaire (blog Ligne de science)

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