Après son exposition la galerie du groupe chimique de la BASF Schwarzheide GmbH, Allemagne, en 2011, avec 80 oeuvres de sa période méditerranéene de 15 dernières années de création, l’exposition aux Salles Jean Hélion d’Issoire va présenter surtout des oeuvres jamais ou rarement exposées de 1993 2012.
La rétrospective que lui consacre la ville d’Issoire et qui rassemble une cinquantaine de ses oeuvres, permet de saisir la puissance créatrice de l’artiste et le foisonnement flamboyant de ses oeuvres. L’oeil est totalement happé dans un tourbillon de formes enchevêtrées et de couleurs éclatante. Tout est mouvement, vibration, pulsation.
“Vingt ans déj qu’Elke Daemmrich, peintre et graveur, sillonne l’Europe ensemençant de sa singularité les jardins contemporains de la culture ; vingt ans de fidélité elle-même et sa conception de l’art ; vingt ans de compositions piquantes, ciselées et savantes fouettant l’œil et l’imagination.
La rétrospective que lui consacre la ville d’Issoire, et qui rassemble une cinquantaine de ses œuvres, nous permet de saisir pleinement le style inclassable et solaire qui est le sien. Car Elke Daemmrich a la couleur flamboyante et le dessin capiteux.
Ici, des rouges conquérants affolent jusqu’au vertige ; l , des bleus audacieux passent des couleurs froides aux couleurs chaudes ; ailleurs, des verts téméraires deviennent agressifs et brûlent l’âme aussi fort que l’acide ; et partout, dévorant allègrement la toile, des couleurs complémentaires qui s’exaspèrent, des pigments pimentés qui se défient ou se marient.
C’est alors que sous nos yeux s’éveille un Eden mystérieux et ourdi de merveilles, un coin de paradis gorgé de poésie, un olympe enchanteur croulant sous les fruits, les insectes et les fleurs et qu’elle peaufine avec la minutie du naturaliste et un brin de volupté. Après tout, le rôle de l’artiste n’est-il pas d’étoiler de velours notre champ visuel, de nous faire croire l’infini caché sous une pluie d’étoiles filantes, dans un rouge grenadine ou le bleu profond et indigo de la mer? A l’évidence, les préférences de l’artiste vont la vie, au lyrisme joyeux orchestré par l’été, l’idée d’une nature ardente et sacrée … Mais aujourd’hui le monde a changé et perdu son éclat d’éternité. Alors pour signifier que le ver est dans le fruit, pour emblématiser le mal qui mine son pays de chimères, Elke Daemmrich n’hésite plus casser l’unité lisse de son style, diviser la couleur, enchevêtrer les traits, emmêler les lignes et mélanger les formes jusqu’ noyer notre vision du sujet comme dans un tableau d’Arcimboldo. Il en est ainsi dans de nombreuses gravures et dans plusieurs toiles datées de 2011 comme dans cette peinture intitulée « Le Nageur » qui requiert une accommodation de l’œil et de l’esprit nous permettant de distinguer une forme vaguement humaine, sinueuse et bleue se glissant parmi une multitude d’ahurissantes méduses.
Bien qu’elle manifeste toujours l’envie de magnifier la nature, Elke Daemmrich, plus attentive, désormais, au lent pourrissement des choses et la mort sournoise qui rôde sous l’habit de lumière du torero, la violence des villes guerrières ou l’air vicié de « Fukushima », aborde une autre rive de son imaginaire.”
Reine Serrano,
(Pezenas 2012)
Vernissage de l’exposition :
Samedi 12 mai 2012 11 h
en présence de l’artiste
Horaires d’ouverture
Du 11 mai au 24 juin du mardi au dimache de 14h 18h 30
Un catalogue sera éditée par la Ville d’Issoire.