Cyril Perrin : Sn Miguel no responde, une déambulation photographique à Cuba

Je pourrais me définir comme un explorateur environnemental.

Mes premières expérimentations s’orientent vers les objets de brocante, la nuit et ses lumières filantes, les ombres portées puis, très vite, je me passionne pour une recherche plus abstraite, plus abrupte de l’image. Je me concentre dès lors sur la répétition de lignes aux formes épurées et travaille sur la géométrie du paysage urbain, passant du général au particulier.

Progressivement, je transpose mon univers au sein d’ensembles graphiques, le cadrage devient précis, et tend vers une composition harmonieuse du détail. Les lieux et les objets sont réduits des textures, faisant oublier leur utilité première. J’offre une image argentique, brute, sans retouche.

C’est autour de cette thématique que s’articule l’exposition « Point de Vue – Photographies de détails Urbains», aboutissement d’un parcours au graphisme la fois ludique et contemporain, que j’ai présenté en Novembre 2002.

En janvier 2003, une envie de voir ailleurs si j’y suis, de ressentir d’autres choses, de changer d’horizons, je pars Cuba. 15 jours de découverte de ce pays. Pas d’itinéraire préconçu, se laisser aller aux rencontres, aux chemins croisés, et la clef une envie de faire des photos autrement. Ne plus s’intéresser qu’aux seules matières, oser faire des images d’humains. Je m’intéresse tout, je capte, je m’imprègne de tout : des couleurs sur les murs, l’environnement urbain, et surtout des visages. Je vais la rencontre des Cubains, « puede hacer una fotografia ? », surtout pas de photo volée… 1000 diapos dont sont extraites les photos de cette exposition.

Cyril Perrin