BIPOLART, Une exposition de Rocio Lopez Zarandieta et Miguel Angel Concepcion pour La Galerie des Pentes, Art Contemporain, Lyon

Bipolart

Texte de Jorge Arévalo Crespo traduit de l’espagnol par Katy Lozano

J’ai la chance de connaître de nombreux couples d’artistes contemporains. J’ai toujours observé une série de phéno- mènes qui me semblent communs ces binômes vitaux qui partagent ce travail si singulier qu’est la création artistique. Je veux dire par l qu’ils partagent une influence mutuelle, le produit d’une interaction créative constante, une évolution l’unisson, dans le temps et l’espace. Le partage de leurs discours personnels produit des œuvres respectives qui finissent par nous donner, de manière naturelle, certains signes esthétiques mimétiques. De ce partage découle des manifestations d’auto-affirmations soutenues, parfois jusqu’au conflit, car ils doivent trouver quotidiennement la méthode pour mettre en commun les gloires, les peines, les infortunes et les destins. Mais finalement ils sont deux ; deux artistes sans aucun doute différents et distincts, parfaitement uniques, chacun avec son retable d’iconographies et de métaphores, ses chromatismes, obsessions, styles et objectifs. Qu’ils se consacrent aux arts plastiques, la musique ou aux lettres, ces deux artistes connaissent leur oeuvre respective dans leurs plus profonds et délicats aspects, techniques et conceptuels. On remarque en eux leur inégalable appui mutuel, leur disposition critique, leur apprentissage et leur sens de l’adaptation évolutive. Rocío López Zarandieta et Miguel ángel Concepción se sont formés et ont grandi ensemble en tant qu’artistes. Ils ont en commun leurs ateliers, leur espace, leur fille, leurs émotions, leur bonne étoile, les musées, la vie et même leur sens de l’humour ! De cela, en dérive « un trouble Bipolaire », c’est dire, un combat effréné au cœur des cycles de deux intéressantes personnalités, qui doivent trouver constamment les solutions pour caler leurs biorythmes, synchroniser leurs individualités, émulsionner correctement leurs existences pour pouvoir continuer créer côte côte, sans se confondre.