
Sandra Artiga, Atelier Estempera
le pin
Le Pin
La peinture à l’huile a ses lois, en superposant les couches de couleurs les unes sur les autres, on obtient certes de la pâte mais aussi des mélanges, comme quoi la toile peut également servir de palette. Ce tableau s’est modifié plusieurs fois puisqu’il fallait travailler les autres, qui eux aussi avaient leur propre logique, faisant intervenir les souvenirs, les habitudes selon les thèmes favoris et le hasard des coups de pinceaux. Au début, il s’agissait plutôt du thème du paysage, ce thème du sous bois réapparait régulièrement sous forme d’essais, de petites toiles avant qu’il en colonise une plus grande. C’est alors que le tableau se réorganise sous la houlette d’une composition baroque, pas vraiment structurée au prime abord car envahie de courbes, de strates, de flaques d’huile, comme seul le grand garage de la mécanique picturale le permet. Les glacis apportent la lumière, les reflets et lustrent la carosserie de cette voiture de collection. Elle nous emmène à toute vitesse dans les virages et les glissades des liquides, des pigments dorés mélangés aux coulures des jets de brosses et des coups de poignet. Il a fallut rehausser de bleu turquoise, au dernier moment pour préciser la composition, affirmer les rythmes en éventails, ponctuer les formes de la lumière nécessaire par contraste mettant en avant certaines strates de couleurs les unes par rapport aux autres.
A l’heure qu’il est, le Pin n’est toujours pas sec et même s’il ne dégouline plus, il bruisse au gré du vent dans le jardin, comme les nymphéas de Claude Monet le firent en leur temps. La peinture sèche et cette fois le geste du peintre s’arrête, tel est la sentence de la peinture à l’huile.
L. Leduc
- Prix indicatif :
- Technique : huile
- Sujet : nature
- Discipline : peinture
- Support et matériaux : huile sur toile
- Année de création : 2020
- Dimensions : 102x80 cm