Jean-Pierre LEININGER

Ma valse hésitation entre figuration et abstraction détermine mon processus de création. Mon premier geste est en général une ébauche de « figure », une « figuration imaginaire ». Je procède ensuite par déconstruction, pour réinterpréter l’improvisation initiale, tentant ainsi de m’éloigner de la figuration. Il me faut trouver des moyens efficaces pour détourner, perturber, rééquilibrer l’espace du tableau. Les outils sont simples et très classiques : l’effacement, la rature, l’annotation, le retournement, le collage. Ils sont employés au cours du processus de création dans la transformation des différents états du tableau.

Une autre singularité de ma démarche, c’est l’emploi de photos comme élément pictural à part entière venant s'insérer dans le tableau. Les photos ou plutôt portions de photo que j’utilise, collées tel quelle ou quasiment masquées par la peinture, sont des citations dans la composition finale. Ces collages montrent ma fascination pour le contraste entre les deux types de médium : matité et grain des tirages photo contre souplesse et transparence de la peinture.