Françoise RACINE

Les jouets et le monde de l’enfance ont toujours fait partie de mon univers. La couleur, la vie et le mouvement qui en résultent sont naturellement des sources d’inspiration pour ma peinture.
Après avoir longtemps travaillé sur la matière et plus particulièrement le bois et le carton, dans une recherche plus tournée vers l’abstraction, j’ai ressenti le besoin de peindre sur toile.
Support plus propice à la figuration et au récit, humeurs et atmosphères sont progressivement apparues jusqu’à ce que s’imposent à moi, notamment au travers d’aplats de couleur, des paysages intensément urbains, parfois aussi réalistes que merveilleux.
J’ai trouvé dans les grandes villes une source d’inspiration où l’alliance du rêve, du gigantisme et des couleurs m’a permis de dépeindre un monde fantastique et poétique, proche de celui de l’enfance. Mais merveilleux ne rime pas toujours avec heureux et si mes tableaux font ressentir plus directement le rythme de la ville, le rythme de la vie, on ne peut pas ignorer que des images plus dures ressurgissent toujours au détour de détails et de symboles.
Il est possible d’y voir un transfert plus ou moins conscient d’une vision d’adulte dans un monde d’enfants. Et, comme un enfant qui joue avec ses jouets, je manipule des figures simples et récurrentes, je les réinvente et les intègre à mon travail pour leur donner un sens nouveau. Il en résulte un travail proche des principes de l’art naïf.