foldi

Peintre Graveur

Artension aime

AUGUSTO FOLDI
Hobo du Beau

« J’ai l’impression que je suis né peintre » déclare-t-il dans un sourire rêveur. En fait, il faudrait dire : d’abord et surtout peintre. Car c’est un artiste pluridisciplinaire. Pratique assidue du dessin et de la gravure, allant du papier à la céramique jusqu’à la ferronnerie, son vocabulaire graphique passe du minimalisme du signe à la large ouverture du mouvement. Il saisit la vie, transcende la figure. Et théorise son action et son geste dans une réflexion formelle.
Patrick Le Fur

Peintre avec un grand P comme poète. Seul un vrai peintre peut dire que « la toile n’est pas envisagée comme surface à colorer. Les traits prédominants sont la construction du mouvement. La couleur se pose en final, aide à la synthèse, accompagne les vibrations propres à l’espace tracé. » Voyant (Rimbaldien quelque part), il envisage l’incantation : « le rouge : puissance, révolte. Le vert : équilibre, espérance. Cet ensemble produit une sorte d’élévation de la passion : une alliance sacrée, un appel à la liberté. » Augusto Foldi connaît le danger de s’exprimer par la peinture. « L’acte de peindre est funambulisme. Le trait est la connaissance. Il m’entraîne à reporter l’horizon des gestes et des traces laissés. » L’œuvre de cet artiste est dévolue à la figure, au corps ; marquée la forme avant tout, loin du détail. Ce qu’il en dit est clair : « Ma peinture est un fragment, c’est un univers déstructuré ou des êtres sont en attente de représentation. »

Secret ébouriffé

Artiste secret, anxieux d’une légitime reconnaissance. Hormis un petit nombre d’amis et de collectionneurs, son oeuvre reste encore trop confidentielle. Galère de galerie ! Travaux de commande, sans compromis ; partage d’émotion pour le regardeur et aussi de connaissances : il est professeur de dessin dans un centre de formation d’apprentis aux métiers de la coiffure. Une existence ébouriffée !

Ses origines italo-hongroises devaient-elles faire de lui un hobo du beau ? « Je suis un Hongrois -ma mère est de Budapest-, moujik dans l’âme ! » Italien, il sait faire rimer être interviewé et pâtes al dente. Avec lui pas d’humour noir, comme le trait large de ses compositions, mais toujours de l’humeur, contrastée. L’Augusto minot, existence pas toujours clémente, arriva à l’adolescence -après une orientation professionnelle qu’on tentait de lui imposer- à la rendre vivable, en étudiant à l’École des Beaux-Arts de Dunkerque puis à celle des arts appliqués de Calais. Ce gaillard-là allait bourlinguer. Ses escales sont à envisager comme autant d’aventures.

Normandie, fin des années 1960 : « Un peintre paysagiste du Nord m’offre son chevalet de campagne, une palette et des tubes. Me voilà parti sur les rivages, peindre sur le motif, à Petit Fort Philippe près de Gravelines. Je fais du paysage et aussi, très vite, des figures, plutôt féminines. À 19 ans, à Boulogne-sur-Mer, je m’embarque dans la direction artistique d’une agence de pub que je monte. » Cette nouvelle aventure dure un an : « Je revends mes parts. Je ne peignais que trop rarement ! » Son installation à Paris, en 1975, dans la vie de bohème, et ses voyages, participent à l’élaboration -une dizaine d’années durant- de plusieurs séries de travaux, qui vont de l’onirisme et même d’une certaine forme de surréalisme, à l’expressionisme figuratif.

La peinture, l’aventure

1990, séjour en Toscane : Augusto prend pour modèle sa compagne, Carola. Il élabore « un travail sur le processus du rituel dans la représentation du corps ». Désormais à chaque nouvel an, ses vœux sont une œuvre, la représentant. Vœux d’artiste et d’amoureux. Faute de pouvoir parler de toutes, évoquons la nouvelle aventure qui s’annonce lorsqu’il rencontre deux jeunes artistes, voyageurs comme lui, Fabien Hommet et Hermann Steins, avec lesquels il constitue le groupe LOCALITA. Une provoc pleine de sens : traiter « sous forme de parodie le parcours-type d'un artiste connu. Résoudre en une journée la question de la biographie mythique, en intervenant de manière intrusive dans les hauts lieux de l'art moderne et contemporain. Avec des œuvres portatives, accrochées au revers des pans de nos manteaux !» Il suffit de les retourner pour présenter les œuvres dans les plus grands musées. Et d’affirmer légitimement ensuite y avoir exposé ! Conceptuelle et contextuelle, une sacrée performance, inspirée par le groupe Fluxus : « Nous nous sommes ainsi appropriés des lieux à Paris, Berlin, Paderborn, Mönchengladbach, Krefeld, Düsseldorf, Cologne, Francfort, Londres, Bruxelles, Rotterdam, Anvers et Amsterdam. »

Cette provoc prend aussi la forme d’une parodie jubilatoire : « la première vente publique d'une biographie d'artiste, par Maître Pierre Cornette de Saint-Cyr, le jeudi 13 avril 1995. Cet homme nous a soutenu à fond. » Et demain ? LOCALITA a en projet de « découper des oeuvres pour qu'elles entrent dans un carré », s’enthousiasme Augusto. Entretemps son œuvre ne s’est « exhibée » que rarement. À nous d’adhérer à la démarche d’Augusto Foldi. Apprécions ses gravures soigneusement élaborées dans feu l’atelier PasNic (voir Artension n°158), ses peintures intenses, son trait louvoyant du côté de chez Matisse et Cocteau. Aujourd’hui, Augusto Foldi veut revenir à la peinture de paysage -y compris du corps- et s’est lancé dans une aventure de peinture épurée autour de « Paris encore ». Foldi, encore ! Et toujours. La peinture perdure, l’aventure contine.

Où ?
- « Workshop. Pratique du dessin. Ouvert aux étudiants en art. Animé par A. Foldi. » du 14 au 17 avril à la Maison des Arts de Malakoff (92)
- En permanence à l’atelier à Malakoff (92) – atelierfoldi.com

Combien
De 800 à 5 000 €

1955 : Naissance dans une famille italo-hongroise. Études à l’École des beaux-arts de Dunkerque (62) puis à celle des arts appliqués de Calais (62). - 1975 : S’installe à Paris. Séjourne en Italie, en Espagne, au Portugal. - 1979 : Première expo. - 1981 : Salon de la Jeune Peinture à Paris. 1987 : S’installe à Malakoff (92) – 1993 : Co-fondateur du groupe LOCALITA. - 1995 et 1998 : Salon de Montrouge (92). - 2000 : Multiplication des expos : Galerie d’art de Créteil (94), Orangerie du Sénat, Galerie Sellem et Galerie Univer à Paris, CNEAI à Chatou (78), Galerie Suty à Coye-La-Forêt (60), Galerie Alice Mogabgab à Beyrouth, etc. - 2004 : Réalise le court-métrage « Filles de Bar » pour le Festival des Transis à Bar-le-Duc (55). - 2009 : Expo perso à La Sterne à Paris (Galerie Hervé Courtaigne hors les murs). - 2013 : Publie « Le marcheur » avec Michel Butor. - 2014 : Résidence au Centre d’art contemporain de Châtellerault (86). - 2016 : Résidence ArToll à Bedburg-Hau (Allemagne). - 2018 :  Expo perso à la L’Expo à Paris (14e).

Disciplines Art Plastique, Dessin, Estampe, Gravure, Livre d'artiste, Peinture
Sujet Nu, Paysage, Scène de la vie
Techniques Acrylique, Aquarelle, Crayon, Encre, Fusain, Huile
Support et matériaux Papier, Toile
Tendances Expressionnisme, Figuratif
Code postal 92240
Ville malakoff
Région Île-de-France
Numéro de téléphone
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