BARRY- BLANCHARD

DU GRIMOIRE AU PALIMPSESTE
En toile de fond, les sacs : gros grain, trame forte, coutures bourrelées, imprimés de sigles et de noms...
Le voyage peut commencer : là-bas, ailleurs, plus loin... Ce qu’ils transportent d’une terre à l’autre les tient debout et prépare le travail à venir.
Tout accident du parcours, chaque nouvelle tache, l’odeur absorbée, une réparation après l’accroc, les transformeront progressivement en
grimoires chargés des poussières du monde.
Au bout du périple, l’aventure est loin de s’achever : alors que les sacs ne sont plus livrés qu’à eux-mêmes, des mains amicales vont les
reconnaître et les acheminer jusqu’à l’atelier d’Annick Blanchard.
Le hasard, l’obstination, et le temps achèveront de constituer sa collection.
Dans l’atelier, une soucoupe contenant quelques grains de café non torréfié, aux teintes douces. Par terre, le tas de housses rêches retient, recouvre,
voile l’énigme des tribulations antérieures.
L’entreprise de déchiffrement commence par un face à face très prosaïque : trier dans les piles informes, affaissement sourd et atone, les toiles
dont elle sondera l’expression muette.
Il faut en découdre, parfois tailler à vif, faire avec les blessures : ouverture, prélèvement, séparation. Privé / vidé de son contenu, étalé sur la table, le
sac est une dépouille indifférente aux stigmates et aux emblèmes qui marquent ses flancs. Un rien pourrait encore le réduire à l’exil extrême :
en faire une simple loque. Lavage puis repassage, sans risque de le domestiquer lui restituent la dignité du TISSU.
Pour extraire du textile voyageur la prochaine toile à peindre, il faut reprendre le fantôme de sac, l’outre-chrysalide : mettre à plat, encoller.
Peu à peu, la fibre rude se fait plus régulière et plus lisse : tendue, elle ouvre l’espace à l’image en pré - vision.
Cependant, l’évidence plane et verticale ne livre pas directement le secret : il faut l’exploration patiente, la caresse des couleurs appliquées
sur la toile pour révéler une cartographie où s’orientent le pinceau et le regard : faille, rift, cratère, suture, lisière, plage, laisse, bord
d’image ou de mot, ville, continent.
Les peintures d’Annick Blanchard ne suivent pas l’itinéraire de migrations marchandes ou les avatars de transactions matérielles ; mais
bien d’autres parcours, vers d’autres univers.
Là bas, sur les terres sans frontière de la mémoire, échangent Viera da Silva, Antoni Tapies et Jasper Johns...
Ici, sous nos yeux, les pièces de toile organisent en puzzle aléatoire, un planisphère où les couleurs, les formes et les gestes, tracent la géographie d’un commerce immatériel et intime : celui qui relie l’espace rêvé et singu-
lier du peintre au monde des regardeurs en les invitant au voyage...

Christiane
DEVILLE
mars 2009
EXPOSITIONS :
Galerie Squ'art
8,rue Nationales
les Rosiers-sur-Loire 49350
Tél: 02 41 53 65 65
Août/septembre 2008
GALERIES :
Galerie Christine Colas - Paris
Galerie De Briord - Nantes
Galerie Squ'art : Les Rosiers-sur-Loire (49)

Disciplines Peinture
Sujet Composition abstraite
Techniques Mixte, Huile, Encre
Support et matériaux Bois, Toile, Papier
Tendances Abstraction Lyrique, Abstraction
Code postal 45370
Ville Mézières-lez-Cléry
Région Centre-Val de Loire
Numéro de téléphone
Site web https://blanchard.guidarts.fr/
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