AMETHYSTE / Virginie MILANEZ

NAisSANCe.
De mémoire, je me souviens avoir toujours eu de la couleur sur les doigts.
De nature autodidacte, je rêve… de mises en scène, d’images esthétiques, de poésie… alors à cette époque, je tâtonne, je gomme, je gribouille... mais rien de parfait à mes yeux.
Alors en 1994, je suis étudiante en section Arts Plastiques à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.
Puis, après l'obtention de la Licence d'Arts Plastiques en 1998, et afin de compléter mon cursus artistique, je poursuis mes études en intégrant un atelier préparatoire aux écoles supérieures d’Art, ainsi j’entre à l'EPSAA (Ecole d'Arts Graphiques et d'Architecture de la ville de Paris). C’est au terme de quatre années d’apprentissage que je décroche une Licence d’Arts Graphiques.

INFLueNCEs.
Du monde « du sensible et du particulier » à celui de « technicienne », c’est le gouffre, ce qui pourtant ne m’empêche pas de devenir graphiste-peintre, un être polyglotte à double langage.
Dès lors les images se sont succédées, encore et toujours au rythme de mes aspirations, tantôt imprégnées par les grands maîtres du Romantisme, de l’Expressionnisme allemand, de l’Art Nouveau ou des nourritures plus contemporaines, des œuvres picturales (le style éclectique du peintre illustrateur japonais Amano), mais aussi intriguée par le rapport attraction-répulsion des bizarreries hallucinogènes et fantastiques des peintres américains (Mark Ryden, Ray Caesar). Mes références sont multiples et ont toutes en commun des univers singuliers, très stylisés voire très maniérés… cinématographiques, photographiques, je suis inlassablement à la recherche de l’idéal, de la magnificence, de l’image qui me ravira m’émerveillera : les splendeurs fantomatiques, l’alchimie savante des couleurs de Sarah Moon, ou contemplative devant les êtres gracieux et subtils des portraits contrastés de Lisa Roze. Ainsi de tous ces mondes, je me suis forgée.

ObsESSiONS.
D’une fascination de l’étrange, d’un goût prononcé de la mise en situation, de la beauté féminine, je travaille sur mes propres émotions, où l’art et la manière de composer numériquement, et ainsi de mettre en exergue la teneur d’un visuel, mais aussi de conter des histoires, des histoires aux contours illimitées, où celui qui, funambule, aime à se perdre dans un dédale de pièces, collision d'éléments sélectionnés avec soin, pure poésie, assemblées ajustées triturées à l’écran, puis sur la toile... car les images ne prennent réellement sens qu'au moment où vient s'ajouter l’étape de la mise en peinture. Une fois marouflées, il faut détruire pour reconstruire. Se réapproprier l’image, la réinterpréter aux pinceaux ou aux doigts c’est selon. Acryliques, encres, médiums, recettes improbables se côtoient. Miscibles ou pas, les substances vivent, se bousculent, lesquelles rendent la surface plus complexe plus intéressante. Jeu de surprise, jeu de hasard, orienté vers un "je ne sais où...", l'instant relève de la magie, car rien est volontaire, rien est prémédité. Jeu de matières, jeu de brèches. Rongées érodées, fissures et craquelures dérivent comme si les sylphides s’étaient chargées de vie. Le temps témoignage graphique est ici source d’émoi, où les visuels originels prennent une autre dimension.
C’est ainsi que naît Améthyste.