Agnan KROICHVILI

Agnan Kroichvili né le 26 septembre 1961. Marié trois enfants et trois petits enfants.

Petit fils de réfugié géorgien avec un prénom breton. Il s’intéresse à l’archéologie dès 1976 avec une pratique amateur sur des fouilles de sauvetage, ce qui lui permettra lors de l’arrêt de ses études, de s’engager professionnellement dans cette voie en 1980 en Suisse puis à Lyon et enfin d’intégrer l’équipe archéologique de Saint Romain en Gal en 1983. Bien qu’il ait fait des découvertes importantes et remarquées, cette recherche des origines, en profondeur lui font atteindre un point ultime qui l’amènera à quitter cette profession et l’obligera à une réorientation dans le monde présent.

La peinture, de par la proximité des œuvres de son oncle chez son grand-père, le taraude depuis longtemps, il a pour souvenir un vase de terre retenu pour une exposition en classe primaire, deux dessins en classe de 6ème et finalement la seule note positive sur ses bulletins scolaires. Mais il est trop tôt pour s’engager dans cette voie, en 1985 amoureux de la connaissance et du caractère encyclopédique il travaillera en tant que représentant pour l’encyclopaedia Universalis. Au-delà de la découverte du monde que ce nouvel emploi lui permet, il en ressent encore plus la précarité qui ne l’épargne pas.

C’est alors en 1989 qu’il prend la décision de s’engager en peinture, après une retour contrarié en archéologie. Présent sur le marché de la création de Lyon il sera exposé à la Galerie Chomarat, associée à la « tendance Pap l’art ». Une peinture figurative et expressive essentiellement composée de visages d’hommes et de femmes, l’actualité en arrière plan, la guerre du Golfe, Tchétchénie, Yougoslavie, Géorgie, bref le monde contemporain, l'Ukraine au présent.

En l’an 2000, deux mille petits personnages de papier Kraft seront exposés pour la première fois au musée de la Bresse Bourguignonne, sa terre natale. L’événement du 11 septembre lui fait encore plus saisir la fragilité de la trace et de notre mémoire, l’exposition « Ce qui reste d’humanité » sera un palier de sa création. Et l’écriture, l’écriture contre écriture qui entoure ses figures, l’indicible, en 2008 envahit alors tout l’espace. L’atelier de Sathonay camp « l’espace d’un instant », ville de naissance de Jean Degottex, le moment où il apprivoise la toile marquent une nouvelle rupture. Son hommage à Pierre Soulages début 2009 en dit long sur ce qu’il doit à ses deux aînés de par l’outil et l’approche de la matière qu’ils proposent.

C’est cette même année qu’il sera amené à visiter le site de Baume-les-Messieurs en prévision de l’anniversaire des 1100 ans de la fondation de Cluny auquel il participa à la demande du Conseil Départemental du Jura. Et c’est ainsi que se conjuguent à la fois le monde contemporain et l’époque médiévale, c’est ce parcours qui le conduit par une technique inédite, fruit de ses expériences passées, à renouveler notre regard sur les inscriptions de pierre qui ne demandent qu’à rallonger notre foi en l’avenir.

Cette originalité lui vaudra d’être exposé au musée archéologique de Dijon en 2014, mais aussi d’aller à la rencontre d’autres sites tels que Moissac si près de Conques et enfin la cathédrale de Strasbourg en 2016 pour les plus prestigieux. Dans le même temps, il décide de s’installer définitivement à Le Grand Serre, il travaille avec Thierry Laverge et ensemble ils fondent le collectif TALK pour le 1% artistique de la médiathèque de la communauté de communes Bièvre-Isère. Plusieurs actions de médiation sont alors menées conjointement dans des lycées, collèges et classes primaires, là aussi une autre façon de transmettre des connaissances et des apprentissages.

Au final ce sont deux passions premières qui se trouvent réunies, le carré de fouilles et l’espace de la toile ne faisant alors plus qu’un à la recherche de l’homme, amplifiées ces dernières années avec sa participation au millénaire de l’abbaye Saint-Philibert de Tournus en 2019 et en 2022 aux écuries saint-Hugues à Cluny et au prieuré de Marnans. Ainsi la boucle est bouclée de ce trait passé présent. Aux anges maintenant en 2023 avec "les anges florissants" à Saint-Antoine-L'Abbaye et "le chemin des anges" au Domaine de Dony ainsi qu'un retour à l'abbaye Saint-Philibert de Tournus avec "Il y a de la beauté sous vos pieds".