Intercalée

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné des maisons et fabriqué des maquettes avec tout ce qui me passait sous la main, m’intéressant non seulement à l'aspect technique de la construction et à son aménagement, mais également aux interactions entre mes personnages et leur environnement.
De cette fascination pour l’Habiter est née une passion pour l’architecture qui ne m’a plus quittée… Et c’est ainsi que j’obtiens mon diplôme d’Architecte d’Etat à l’Ecole de Versailles en 2006. Durant une quinzaine d’années j’exerce dans des agences parisiennes entre exaltation et endurance. Je nourris au gré des expériences une sensibilité particulière aux questions identitaires, à la poétique du lieu, et la ruine moderne.
Mais il y a quelques années un besoin de me recentrer sur l’essentiel me pousse vers de nouveaux horizons. Un tour du monde plus tard, je m’installe à la Martinique, sans cesser de questionner à travers le lieu, le sentiment d’appartenance.
Je découvre alors l’architecture vernaculaire de l’ile : les cases créoles. Dans le cadre de la quête identitaire au cœur des préoccupations territoriales actuelles, ces constructions intelligentes à l’esthétique singulière en voie de disparition constituent un témoignage précieux révélant, au-delà d'un savoir-faire, une façon de vivre… Et c’est le déclic. Ce qui me fascine dans l’Habiter, c’est que notre maison (le « chez-soi »), c’est notre intérieur, un intérieur qui fait écho à notre propre intériorité. Et cette intériorité dans l’intériorité, c’est notre intimité.
C’est l’exploration de ce processus de spatialisation de l’identité qui nourrit ma démarche artistique à travers différents modes de représentation et des techniques variées, allant du dessin d’architecture à l’encre de Chine, à des toiles abstraites réalisées à l’acrylique, en passant par des croquis au pastel.
Parallèlement à cette démarche, je développe actuellement différents projets afin de valoriser les questionnements identitaires autour de la case créole avec des partenaires publics et privés.