« Je suis un artiste gay. Cisgenre aussi. C’est ça le prisme de tout, ce qui infuse mon travail plastique comme mes engagements activistes. C’est une façon de réparer. »
En filigrane, dans la parole et dans l’œuvre de Samuel Perche, s’exprime ce besoin de réparation. De soin, des blessures individuelles et collectives, des imaginaires traumatisés du passé comme du présent, qu’il dit envisager « avec beaucoup d’optimisme, même si tout est en passe d’exploser demain. » Dans son travail, en filigrane ... s’exprime cette urgence.
Le parcours de Samuel Perche s’inscrit ainsi dans une histoire tant personnelle que collective et ouverte, oscillant entre récits intimes et luttes communautaires - qu’elles soient féministes, queer ou LGBTQIA+.
Vidéaste, puis comédien pour le théâtre et la télévision à Paris pendant dix ans, il part s’installer en 2013 à La Réunion, sort diplômé de l’École supérieure d’art et commence à exposer son travail de peintre et sculpteur. En parallèle, il participe à l’organisation de la 1ère Marche des Visibilités LGBTQIA+ de La Réunion et à la création du Centre LGBTQIA+ de l’océan Indien, tout en s’impliquant comme acteur culturel dans le secteur artistique de l’île.
C’est aujourd’hui dans sa Bretagne natale, où il revient s’installer en 2024, qu’il poursuit sa recherche plastique autour des masculinités contemporaines et de la libération de la parole.
Si l’identité est ce qui passe par le corps, « révéler l’intimité́ d’un désir individuel et communautaire » s’érige alors comme un nouveau paradigme dans son œuvre, pour questionner les parts silenciées et invisibilisées d’une identité́ queer en mouvement.
« Comment le corps gay peut être emblème de lutte dans une époque où les identités sexuelles et de genres interrogent les fondements de la société́ hétéronormée, et réfutent les pouvoirs d’une masculinité́ blanche dominante ? » questionne-t-il.
C’est au travers d’une recherche picturale posant une esthétique tant poétique que politique que l’artiste explore ainsi l’idée du désir, des corps et de l’homoérotisme, pour en interroger les représentations.
©Leïla Quillacq, 2024.
Disciplines |
Peinture, Sculpture |
Sujet |
Nu, Scène de la vie |
Techniques |
Acrylique |
Support et matériaux |
Bois, Toile |
Tendances |
Body Art, Figuration libre |