Jean-Marc Gardeux
Premièrement, face à un monde surchargé de stimuli visuels, comment créer du moins pour faire du plus, du simple pour faire du complexe, du vide pour faire du plein ?
Deuxièmement, comment inviter le spectateur à découvrir du sens, son sens, dans ce qui n’est pas dit, mais qui est seulement suggéré ?
Troisièmement, comment, à la faveur de ce minimalisme délibéré, produire et faire ressentir du mouvement en jouant sur la dialectique de l’équilibre et du déséquilibre ?
Ces trois questions sont liées, même si elles ne font pas, de ma part, un système philosophique. La première correspond à ma démarche d’artiste et à ma manière de faire ; la deuxième caractérise le rapport que je souhaiterais que le spectateur entretienne avec mon œuvre ; la troisième récapitule les deux précédentes en établissant une relation entre mon expérience et celle du spectateur.
Je cherche à créer une méthode où la simplicité permet au spectateur de se concentrer sur la tension entre équilibre et déséquilibre. Contre l'excès et le trop-plein, mon travail est une sorte de rébellion silencieuse, conçue pour offrir clarté, tranquillité, à l’écart du flot constant des images et des sons, de la surcharge et de l’inflation des fausses significations.
J'imagine donc un monde où les gens ralentissent, choisissent de regarder et trouvent du sens dans l'essentiel. En réduisant l'art à son strict minimum, mon travail vise à évoquer le mouvement, à provoquer la réflexion et à construire un pont entre le physique et le conceptuel. En somme, mon projet est, par la démarche esthétique, d’augmenter la conscience du temps et de l’espace, de leurs interactions et de ce qui en résulte pour notre rapport au monde.
Marqué par ma formation à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, mais aussi influencé par mon activité de scénographe et de designer, puis de professionnel de l’audiovisuel, et peut-être également déterminé par ma profession de grand reporter cameraman, plongé dans le bain trépidant du monde et dans une actualité saturée d’informations, je vise, dans mon travail d’artiste, à créer des temps et des espaces suspendus.
Je ne souhaite donc pas arrêter le temps, mais uniquement en suspendre le cours et, à la faveur de cette epochè, retrouver (et faire retrouver au spectateur) la maîtrise du temps et de l’espace.
C’est pourquoi mon intention est de créer l’illusion du mouvement sur la toile, obtenue en dissimulant une symétrie qui n’est pas immédiatement évidente mais dont le spectateur prend conscience lorsqu’il s’engage dans l’œuvre.
Dans mes peintures acryliques, j’utilise des lignes fines, larges, droites ou inclinées en couleur et en noir et blanc depuis mes premières œuvres. Ces lignes se répondent dans une construction minimaliste, créant un dialogue entre la forme et l’espace. Ce principe vaut aussi pour mes sculptures, où des matériaux tels que le bois, le métal et le verre interagissent les uns avec les autres. Précision et liberté cohabitent dans mon processus, qui est toujours guidé par ma quête de ce que j’appelle « l’illusion de symétrie ». Cette illusion invite le spectateur à s’arrêter, à rediriger son regard et à reconsidérer sa perception de l’équilibre et de la structure.
Mes influences : Cesar Andrade, Soto et des membres du Groupe CoMo, COnstructivisme et MOuvement.
Disciplines | Peinture, Photographie, Sculpture |
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Sujet | Composition abstraite |
Techniques | Acrylique, Encre |
Support et matériaux | Bois, Carton, Métal, Papier, Toile, Verre |
Tendances | Abstraction |
Code postal | 75014 |
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Ville | Paris |
Région | Île-de-France |
Numéro de téléphone | |
Site web | https://www.artmajeur.com/jean-marc-gardeux |