lucanes

Hélène LACQUEMENT

Lucanes

"D’un ouvrage d’entomologistes sur les coléoptères elle retire les bases de sa création. La forme, les traits l’attirent. C’est « l’exosquelette » de l’œuvre. Le dessin le suit et l’artiste passe au choix des papiers. Les papiers archivés comme des petits trésors portent chacun leur histoire, leurs origines et l’occasion d’une rencontre. Hélène raisonne en plusieurs couches construites sur une base solide pouvant supporter toute la fragilité de sa création. L’artiste coupe, feuille par feuille, les formes de ces insectes magnifiques qui n’ont jamais manqué d’intéresser l’homme. Pas plus loin que dans l’Egypte antique, les scarabées incarnaient la personnification du dieu créateur, voire la renaissance, symbolisant le dieu solaire qui renait tous les matins. Dans le monde des insectes d’aujourd’hui, c’est pourtant la disparition des coléoptères qui a poussé l’artiste à se tourner vers eux. Compagnie de longue date dans toute région où la nature a sa place, Hélène Lacquement constate ne plus les voir. Les coléoptères disparaissent. Dis-koleos. Koleos, le fourreau de protection d’une arme blanche ou, dans leur cas, des ailes n’est pas assez puissant pour éviter qu’ils soient décimés par le rapport entre l’homme et la nature. Entre ses mains, les coléoptères font peau neuve… muent... Assemblés feuille par feuille, coupure par coupure, trait par trait, ils gardent quelque part la mémoire de leur existence antérieure, tout en changeant de peau, de dimension, de couleur. Ils deviennent feuille, dessin tridimensionnel, structure réinventée et capturée dans le cadre blanc des formats artistiques. Ils se font présents, en même temps qu’ils disparaissent autant dans la nature que dans le fond blanc du cadre qui les emprisonne. La quête de leur préservation va de pair avec leur effacement. C’est peut-être cette contradiction ultime et intime que l’artiste nous présente dans ses œuvres : le mouvement de préserver en vie fige et, en ce faisant, transforme en chose morte digne de figurer dans une vitrine toute chose auparavant vivante. »

Alessandra MONACHESI RIBEIRO
(psychanalyste, docteur en théorie psychanalytique dans l’art contemporain à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, recherche post-doctorale sur le corps et la mémoire dans l’art contemporain à l’École de Communication et des Arts de l’Université de São Paulo et au Centre de Recherche sur l’Art et le Langage de l’EHESS à Paris)
Novembre 2019

  • Prix indicatif : 150 euros
  • Technique : sculpture papier, techniques mixtes
  • Sujet :
  • Discipline :
  • Support et matériaux : Papiers, cartons
  • Année de création : 2019
  • Dimensions : 24 x 24 cm
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