Nicolas Camille Prod'homme

Ce qui nourrit mon travail créatif, c’est tout d’abord la fragilité des sentiments de la vie. Je m’inspire de ma propre difficulté d’adaptation au monde dans lequel nous vivons pour réaliser des pièces hybrides, à mi chemin entre l’objet sacré et ce qui est abîmé, mis de coté. Mes sujets sont des vanités contemporaines : vieux vêtements , fleurs, images de notre quotidien, banalités qui s’usent, qui disparaissent avec le temps. Je dessine et j’imprime sur des matériaux fragiles et non nobles (sacs en papier kraft, livrets d’instruction, papiers récupérés…) et des chutes de cuivre qui deviennent les matrices de mes gravures.

Artiste autodidacte, je suis venu à la création par les techniques d’impression et l’histoire de l’art. Je mêle des codes propres au street art et à l’histoire de l’art que j’intègre librement dans mon travail (images d’autres artistes, impressions sur des autocollants Priority Mail US, etc…). Mon processus est itératif : en dessinant la même image à répétition, ainsi que l’emploi de la couleur me permettent de transmettre différentes émotions ou sentiments qui me traversent.

La place importante du carnet, dans lequel j’écris et dessine, tel une sorte de journal intime forme la genèse de mon travail. J’aime créer à partir de ce foisonnement d’images et de textes des pièces oniriques et poétiques au travers d’installations éphémères. Le personnel, l’autobiographique se mélangent ainsi à des références plus universelles comme des images issus des films ou de livres qui m’ont touché et inspiré (Moi Christiane F., la poésie de Jean Genet, la littérature d’Hervé Guibert…). La résilience, le cheminement à la fois créatif et humain nourrissent ainsi mon travail, et me donne le souci de voir de la poésie dans chaque petite chose du quotidien, d’où ma devise : « l’art c’est faire de la vie une Poésie »